Un Neo-Zélandais retrace le mariage de ses ancêtres à La Réunion il y a 200 ans

Un Neo-Zélandais retrace le mariage de ses ancêtres à La Réunion il y a 200 ans

Notre ADN est aussi riche que l’Histoire du monde. Cette tendance à découvrir d’où l’on vient grâce aux tests génétiques est à la mode depuis quelques années. Mais John Oliver, de Aukland en Nouvelle-Zélande, est à la recherche de ses ancêtres depuis 40 ans.

Nous avons rencontré ce bon-vivant de 71 ans dans une rue de Saint-Denis alors qu’il cherchait une église, armée seulement d’une liste de noms qu’il utilisait comme éventail, une carte imprimée de Google Maps et pas un mot de Français. « C’est parce que mes ancêtres se sont mariés dans cette ville en 1811 », explique-t-il. Comment ne pas être intrigué ? Après avoir effectué de très longues recherches et parcouru le monde entier, John a pu retracer son arbre généalogique jusqu’au 17e siècle. Cent ans plus tard, c’est cet événement à La Réunion qui nous intéresse.

L’ancêtre de John Oliver, William Charles Oliver, est né en 1783 à Londres. Alors qu’il n’a que 14 ans, il intègre la Compagnie des Indes. Il est alors envoyé en Inde et deviendra capitaine. Il épousera une première femme en 1808 mais celle-ci décède en 1810. Cette même année, alors que les Anglais sont en passe d’occuper La Réunion (l' »Île Bonaparte » à l’époque), William Charles y est envoyé en mission à l’âge de 28 ans. Il fera partie de ceux qui capturent l’île. William rencontre alors Marie-Françoise Foye du Trevou, une Réunionnaise de 16 ans née à Saint-Benoît et l’épouse le 4 février 1811. Ils repartiront ensuite en Inde où ils resteront 34 ans.

Extrait d’acte de mariage de William Charles Oliver et Marie-Françoise Foye du Trevou trouvé aux Archives Départementales à Saint-Denis

Si John Oliver sait que la jeune femme est née en 1794, il ne connaît pas le mois. C’est un passage aux Archives Départementales à Champ-Fleuri qui permet à John de trouver l’acte de mariage de William et Marie-Françoise et la raison pour laquelle l’acte de naissance de Françoise est introuvable. Inscrit dans l’acte de mariage se trouve l’explication : la rivière de Saint-Denis était en crue après de fortes pluies et il n’était donc pas possible de faire les papiers ce jour-là.

« Notre sentiment est tout autre lorsque l’on parcourt un endroit où ses ancêtres ont vécu »

« Je ne connaissais rien sur ma famille et je voulais en savoir plus. Notre sentiment est tout autre lorsque l’on parcourt un endroit où ses ancêtres ont vécu, c’est fascinant, explique-t-il. De ce que je vois, ils étaient du genre à persévérer, comme moi ! » En effet, John ne lâche rien. Il raconte qu’il a même réussi à trouver une œuvre représentant les parents et la sœur de William, ainsi qu’une autre petite peinture« sûrement pour mettre dans un médaillon » de Marie-Françoise.

Les parents et la grand-mère de William Charles Oliver en 1778

C’est cette passion infaillible qui lui a permis de connaître des détails de la vie de ses ancêtres que l’on aurait pensé perdus. Il a ainsi pu trouver, entre autres, la date et le lieu du baptême de William et même les détails du compte bancaire de Thomas, le père de William.

Ses documents en main et la fierté dans ses yeux, il peut donc rentrer chez lui. Mais se sentant un peu Réunionnais, du coup, John a pris le temps de visiter le volcan et faire un tour de l’île en Car Jaune avant de déguster, comme il se doit, un rougail saucisse. Et ainsi rendre hommage à la partie réunionnaise de l’histoire de sa famille.


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