Loto du patrimoine : L’ancien pénitencier pour enfants du Guillaume sélectionné

Loto du patrimoine : L’ancien pénitencier pour enfants du Guillaume sélectionné

 

Il a gagné au loto ! L’ancien pénitencier pour enfants de l’Ilet à Guillaume fait partie des 18 sites retenus pour la nouvelle édition du Loto du patrimoine. Le montant des sommes qui contribueront à financer la rénovation de ces monuments en péril sera dévoilé lors des prochaines Journées européennes du patrimoine, qui doivent se tenir en septembre. La Française des jeux mettra alors en vente les jeux de tirage et de grattage Mission Patrimoine.

« Le pénitencier pour enfants est un site exceptionnel, particulièrement émouvant, sur un îlet de 5 ha entre deux profondes ravines, envahi par la végétation tropicale et accessible uniquement à pied », indique la Fondation du patrimoine sur son site internet. « Il conserve les vestiges d’une colonie pénitentiaire agricole, administrée par la Congrégation du Saint-Esprit de 1864 à 1879, qui a accueilli jusqu’à 180 enfants. Les évasions étaient rendues difficiles par sa localisation, perdu sur les hauteurs de Saint-Denis, à plus de 2h30 de marche du village de Saint-Bernard. Les nombreux murs en pierre sèche, bassins, élévations de la forge et de la chapelle, mais aussi le petit cimetière, sans noms, et l’impressionnant sentier qui mène au site, témoignent avec force du labeur difficile de ces jeunes détenus. Mineurs vagabonds et petits voleurs y étaient envoyés afin d’y être « redressés » par des prêtres. Une ‘rédemption’ par la prière et le travail de la terre était recherchée : plantations de vanille, quinquina, café, agrumes, fruits et légumes permettaient de vivre en autosuffisance. Le site a également vraisemblablement été un lieu de marronnage, cache pour esclaves évadés. »

Ce site abandonné est connu des randonneurs. « Certains déposent régulièrement des offrandes sur la dizaine de tombes entourées de pierres, à l’ombre des bambous géants et camphriers, dans une île où la mémoire des aïeux occupe une place importante », poursuit la Fondation. « Le Département souhaite améliorer sa lisibilité, de ses fonctionnalités et axes de circulation, avec une signalétique enrichie, au sein d’un projet global de valorisation, inscrit dans un itinéraire écotouristique visant au développement local du massif. Il fait l’objet d’études historique et archéologique depuis 2019, après la réalisation d’une cartographie en 3D grâce à la technique laser du Lidar (Light Detection and Ranging) ». Un diagnostic patrimonial doit permettre d’établir l’état sanitaire des vestiges et de l’environnement végétal.

Depuis son lancement, la mission patrimoine a déjà permis de venir en aide à 527 sites. Plus de 260 sont d’ores et déjà sauvés.

 

Photo : Fondation du patrimoine


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