Du riz péi dans nos assiettes, c’est possible

Du riz péi dans nos assiettes, c’est possible

Il accompagne tous nos carris, et n’est pourtant pas produit ici. Véritable pilier de la gastronomie créole, le riz est massivement importé sur notre île. Près de 50 000 tonnes en sont consommées chaque année. « Un non sens éthique, écologique et économique », déplore Nicolas Florence, président de l’association Riz Réunion, qui œuvre pour développer une production péi.

« Ces 50 000 tonnes de riz que nous consommons annuellement arrivent par bateaux. Il est important pour nous d’atténuer cela en produisant une partie de notre consommation de riz […]. C’est faire notre part pour protéger l’environnement mondial », explique-t-il cette initiative « paysanne » et « citoyenne » née de la volonté d’un petit groupe d’agriculteurs. De quoi également booster l’emploi dans un contexte de chômage de masse.

Expérimentations

Pour développer son projet, l’équipe a travaillé avec le CIRAD de Madagascar, qui lui a envoyé 6 variétés de riz pluvial à haut rendement. À partir de ces semences, une expérimentation a été menée à St-Paul (« Ô Jardin de Paulo » à la Tour des Roches). Une réussite, selon Nicolas Florence.
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« Nous avons pu ainsi repérer deux variétés qui conviennent parfaitement aux basses altitudes. Les quatre autres sont adaptées à des climats plus doux (les Hauts de l’île) ». L’expérimentation actuelle se situe à Palmiste Rouge – 900m d’altitude. « Nous avons planté à ce jour 500 m2 avec la variété Dourado. Cette variété, importée à La Réunion au début des années 80 est aujourd’hui très bien adaptée à notre territoire car elle fut plantée régulièrement depuis son arrivée ».

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Alors que La Réunion fait actuellement face, comme le reste du monde, à une crise sanitaire, cette épreuve est l’occasion de réfléchir à nos modes de consommation. « Réflexion, pour nous insulaire, sur la production de notre nourriture. Réflexion sur la nécessité pour que nos agriculteurs sachent aussi planter du riz (semences, méthodes de cultures, transformations etc) », exprime Nicolas Florence. « Ce savoir-faire local se construit en amont de toute crise sanitaire : nous parlons ici de sécurité, de bon sens et de durabilité ».

Un appel aux dons

Pour faire un pas de plus vers l’installation de cette production rizicole, le groupe a désormais besoin d’un coup de pouce des Réunionnais pour se doter d’une décortiqueuse/blanchisseuse dont le coût avoisine les 13.000 euros.

 « Cette machine nous permettra de transformer nos récoltes pour rendre celles-ci consommables », explique l’agriculteur, qui invite d’ailleurs ceux qui le souhaitent à rejoindre l’association. « Notre objectif est de produire en circuit court un riz réunionnais pour celui ou celle qui souhaite manger local et bio. Les quantités varieront selon les saisons pour respecter l’environnement) ». On a hâte de voir le résultat ! 

Pour faire un don : https://associationrizreunion.re/faire-un-don

Et pour prendre un bol d’air frais, regardez la vidéo ci-dessous, tournée à Cilaos  !


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