Cité du Volcan : Une nouvelle recrue de 4,4 milliards… d’années

Cité du Volcan : Une nouvelle recrue de 4,4 milliards… d’années

Il l’a découverte par hasard, il y a maintenant 35 ans. Alors qu’il réalisait la carte géologique du massif de la Fournaise, Patrick Bachèlery, à l’époque géologue à l’observatoire du Piton de la Fournaise, a aperçu une drôle de pierre, dans le fond de la Rivière de l’Est. « En regardant les roches, j’ai vu un fragment qui me paraissait un peu bizarre, ça m’a intrigué. Après l’avoir examinée, j’ai vite compris qu’il s’agissait d’une météorite, d’une chondrite plus précisément. C’est facile à reconnaître grâce à ses petites billes », raconte-t-il depuis la Plaine des Cafres.

Actuellement directeur de l’Observatoire de physique du globe de Clermont Ferrant, « l’inventeur » – c’est le nom donné aux personnes à l’origine d’une découverte – est revenu à La Réunion pour l’inauguration samedi dernier de l’exposition de sa trouvaille à la Cité du Volcan. « Un immense honneur » pour celui qui n’est « pas un chasseur » de météorite. D’autant plus que la sienne est la seule et unique trouvée à La Réunion.

Une chondrite vieille de 4,4 milliards d’années

« Après l’avoir découverte, je l’ai fait voir à un spécialiste », précise le géologue. C’est ainsi que ce trésor historique s’est retrouvé de longues années à Paris, au Museum national d’histoire naturelle (MNHM), où il a fait l’objet de plusieurs travaux scientifiques et d’une thèse.« Là-bas, elle était dans un tiroir ; ici elle est exposée, c’est une très bonne chose ». Une exposition rendue possible par le biais d’un prêt de 3 ans renouvelable concédé par le MNHN.

Baptisé météorite « Sainte-Rose », ce caillou de l’espace est une chondrite ordinaire de type H3.6, pesant 430 grammes et grosse comme le poing, dont l’âge est estimé à 4,40 milliards d’années. « Elle date des premiers instants de la formation du système solaire. On espère qu’elle puisse aider à reconstruire les conditions de formation des planètes », poursuit le passionné d’histoire. « La météorite n’est pas très oxydée, ce qui montre que la chute n’est pas très ancienne. On pense qu’elle est tombée entre 1983 – date de sa découverte – et 400 ans avant« .

Véritable fierté pour le musée, la météorite bénéficie à la Cité du Volcan d’une place de choix. « Une vitrine a été spécialement aménagée dans la lithothèque, avec un panneau contenant des explications », fait savoir Patrice Huet, le directeur scientifique, heureux de cette nouvelle recrue. Pour valoriser au maximum cette pierre tout droit venue du passé, des conférences et ateliers seront organisés tout au long de l’année. « C’est un lieu de passage obligé du musée, on estime qu’elle sera vue par près de 120.000 visiteurs par an ». 


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