20 Désamb : Un kabar à la fierté créole

20 Désamb : Un kabar à la fierté créole

Créoles et fiers de l’être… c’était comme un cri qui retentissait depuis les scènes du Barachois hier soir. Mais dans la foule aussi, pas besoin de le dire pour le sentir. Cette fierté et cet hommage à ceux qui ont souffert, ont été ressentis tout l’après-midi dans les rues de Saint-Denis.

Car cela fait 170 ans que l’esclavage est aboli. Ce n’est pas rien. Mais c’est à la fois trop peu. Et en ce 20 Desamb 2018, des artistes plus que talentueux ont fait entendre leur voix. Zanmari Baré, Leila Negrau, Davy Sicard, Kiltir… Tous ont illuminé le front de mer à coups de tambours et chants de Maloya.

« On me disait que mes cheveux était moches, qu’il fallait les ranger, que ça faisait negro », se rappelle Leila Negrau, sa crinière de lionne dans le vent, avant de se lancer dans l’éloge de la beauté des femmes et hommes noirs. Autour d’elle, des lycéens aux pas de danse électriques.

Puis l’incontournable Zanmari Baré avec la douceur et la chaleur qui auraient manqué s’il n’avait pas pris son micro et son kayamb.

Des spectacles entrecoupés par les fondkers de Hasawa, cet homme à l’allure impressionnante de guerrier maori. Une poésie délicate, détaillée mais récitée avec une force profonde et un amour passionnel pour son île.

Et cette touche finale de Kiltir. Impossible de ne pas balancer les hanches. Et de ne pas se laisser émouvoir par cette voix d’enfant qui apparaît.

C’est Soan Arhimann, 11 ans, fils du chanteur du groupe, Nono. Son chant, son déhanché, sa maîtrise des instruments… à en rester bouche bée.

Un petit qui a déjà de grands projets ; et quoi de mieux pour conclure ce 20 Desamb, avec cette prochaine génération réunionnaise qui fait notre fierté.


Tous les articles